Le métier de blogueur

Un article un peu particulier aujourd’hui puisque le blog souffle sa 5° bougie ! Certains me disent “déjà?” , d’autres pensent que cela fait encore plus longtemps. Pour ma part j’ai de plus en plus l’impression qu’il a toujours été là ! Je me sens réellement en phase avec ce média que j’ai créé il y a 5 ans pour partager avec vous mes bons plans. Il fait partie de moi, il m’accompagne au quotidien, c’est un vrai carnet de route. J’aime écrire depuis toujours et je m’éclate vraiment à rédiger les articles que vous lisez ici.

Mais pour une fois je ne vais pas parler de bons plans. Je souhaite vous parler de mon métier de blogueuse, comment je le perçois, comment je le pratique.

Il y a quelques semaines un journaliste m’a attaquée sur Twitter, avec une arrogance sans nom et une méconnaissance des métiers du digital. Il s’est permis de juger mon travail sans avoir regardé une nanoseconde mon blog ou mon compte Instagram. Pour lui, et malheureusement pour beaucoup de personnes, être blogueuse c’est être un panneau publicitaire. C’est dire oui à toutes les propositions de collaborations rémunérées, vendre son âme pour un bon d’achat, vanter les mérites de tout et de rien tant qu’on est payé.

Oui il existe des “influenceurs” de cet ordre. De là à généraliser et à mettre tout le monde dans le même panier… apparemment il n’y a qu’un pas ! Et quel dommage ! Comme dans tous métiers, il y a des travailleurs honnêtes et d’autres malhonnêtes, des gens passionnés et d’autres seulement intéressés par le salaire, des personnes qui font bien leur job et d’autres non. Ce journaliste au discours désuet et ouvertement méprisant m’accusait de, je cite, “faire de la retape”, être une “enfumeuse”, “vendre du faux journalisme sous forme d’articles bidonnés”… Je vous avoue que j’ai pris un grand plaisir à lui répondre et à lui expliquer les rouages du métier de blogueur, avec une répartie à laquelle il ne s’attendait visiblement pas.

© Laurent Thilliet / Journal Sud-Ouest

Je suis heureuse d’avoir fait de ma passion mon métier, comme je l’expliquais dans le journal Sud-Ouest du 11 avril dernier (lire ici). Je n’ai aucune honte à vivre grâce à mon blog et mes réseaux sociaux, c’est un métier comme un autre et le fait qu’il repose sur la confiance que vous m’accordez ne change rien.  Je travaille honnêtement pour vous proposer des bons plans réellement testés et approuvés donc je n’ai pas à rougir de gagner ma vie en tant que blogueuse !

Mais ne pensez pas que je me justifie. Je pense juste qu’après 5 ans de blogging et comme  c’est devenu mon activité professionnelle à plein temps, il est intéressant pour vous d’en comprendre le fonctionnement. Ce métier intrigue alors éclaircissons les choses !

Sujet tabou : la rémunération !

Vous le savez, je suis quelqu’un d’authentique et de nature. J’aime profiter des plaisirs de la vie en famille et entre amis: manger au restaurant, m’aérer l’esprit à la plage ou en campagne, voyager, lire, découvrir des artistes, faire du shopping. Et tout cela se retrouve donc sur mon blog, tout simplement car j’aime l’idée d’un bouche à oreille “géant”.

Surtout, et c’est essentiel, je partage mes bons plans avec le même enthousiasme que je sois rémunérée ou non ! Ma vie n’est pas sponsorisée ! Tout n’est pas gratuit comme certains peuvent le croire (franchement… tssss!). Je découvre plein d’adresses sympas par moi-même, je voyage énormément par moi-même, paye mes additions, mes billets d’avion, mes hôtels. Et par la suite je passe des heures à écrire des articles pour partager mes expériences car je trouve cela utile.

Mais il se trouve donc aussi que certaines marques, certains restaurants, certaines entreprises, me contactent pour me proposer de tester leurs produits et d’en faire un retour ici et sur mes réseaux. Et je suis rémunérée pour cela.

Choquant ? Pour certains oui ! Et pourtant il s’agit bien de mon métier.

Ces articles rémunérés côtoient les articles non rémunérés. Ils sont écrits avec la même sincérité, la même passion, le même style! Et sans ces articles rémunérés, je ne pourrai pas rédiger tous ceux qui ne le sont pas… logique puisque pour vous parler d’un road trip au Maroc, il faut que je gagne ma vie pour financer ce voyage. Bref vous l’aurez compris, savant mélange d’expériences payées et d’expériences que je paye pour partager ici plus de 400 articles bons plans !

Les collaborations : comment ça marche ?

Voici les différents cas de figures pour une collaboration lorsqu’une marque me contacte :

♦ Lorsque la marque ne me tente pas, alors je dis non, et cela arrive tous les jours. Je refuse des contrats par éthique, car contrairement à ce que notre ami journaliste disait, je ne vous enfume pas ! Une grande enseigne de sandwichs industriels que je ne consomme pas me propose 500 € pour parler de sa nouvelle recette ? Je refuse catégoriquement ! Je reste droite dans mes bottes. Dire oui et en faire la promotion, ça, ce serait vous enfumer !!!

♦ Lorsque je ne connais pas la marque je préviens toujours mon interlocuteur : si le test ne me convient pas, le contrat sera annulé et on en restera là. Cela veut dire que je ne parlerai pas de la marque et que je ne serai pas payée. Pourquoi ? Car je ne parle que de bons plans, du testé et approuvé. Je ne suis pas là pour vous dire que j’ai détesté un restaurant ou que telle crème hydratante ne m’a fait aucun effet. Ce cas de figure arrive rarement, car je connais mes goûts et mes envies. Mais il m’est déjà arrivé de me tromper et de tester des produits qui ne m’ont finalement pas plu. Quelques échanges de mails pour expliquer ce qui n’allait pas et la collaboration était stoppée.

♦ Lorsque je connais la marque alors pas (ou peu) de risque. Je sais à 99% que je vais apprécier et je me lance dans la collaboration. Si par cas j’étais déçue du test, alors je ferais comme expliqué précédemment : rupture du contrat.

Résultat de ce fonctionnement : je ne me force JAMAIS à vous parler de quelque chose qui ne me convient pas, quitte à m’asseoir sur de jolis chèques. A l’heure qu’il est j’aurais un compte en banque bien plus moelleux si j’avais dit oui à toutes les propositions de collaboration reçues ! On est loin des soit-disant articles bidonnés, non ?!

Ensuite, quand la collab est lancée, comment ça marche ?

Du mail à l’article… y’a du boulot !

Honnêtement écrire un article comme celui-ci me prend peu de temps : je vous parle à cœur ouvert, je n’ai pas d’informations à vérifier et comme j’écris facilement, c’est rapide ! Mais des articles comme celui-ci… je n’en écris jamais !!! Je n’ai pas un blog d’humeurs, je ne vous raconte pas ma vie personnelle.  Mon métier c’est écrire des articles bons plans lifestyle : vous parler d’un restaurant, d’un voyage, du test d’une application, de shopping, de visites, de balades. Tout cela demande du temps, du travail et de l’investissement (humain et financier).

Je vous passe le temps consacré aux échanges de mail, créations de devis, contrats etc. pour s’entendre sur la création de contenu. Une fois la collaboration actée, voici toutes les étapes pour la création de contenu.

Les étapes de la création de contenu

◊◊◊ Le test : je me rends sur le lieu du test (restaurant, boutique, ville/pays quand il s’agit de tourisme, etc.) ou je reçois le produit à tester. Puis :

• Je note toutes les informations nécessaires à la rédaction de l’article : cela va des horaires d’ouverture d’un lieu aux prix des activités, en passant par la composition d’un produit ou la biographie du fondateur de l’entreprise. Et évidemment je note mes impressions !
•  Je réalise des petites vidéos pour les stories Instagram que je poste soit en live, soit plus tard.
• Je prends des photos, sous divers angles et avec diverses mises en scène selon le produit. Au restaurant ce sera au moment de manger, pour un look cela demandera un déplacement particulier pour trouver le lieu du shooting, pour un produit reçu à domicile ce sera une mise en scène avec des accessoires et fonds photo que j’achète etc.

◊◊◊ La rédaction de l’article : soit je me mets directement sur mon ordinateur soit je prépare l’article en l’écrivant sur un carnet (je profite souvent des trajets en train pour rédiger mes brouillons). Ensuite :

• Je rédige l’article selon les règles de SEO (référencement) ce qui implique non seulement d’écrire le corps du texte mais aussi de rédiger des résumés pour les moteurs de recherche, des sous-titres, des mots-clés etc.
• J’importe les photos prises lors du test, je les trie et sélectionne celles qui seront sur l’article, je les retouche, les renomme, les ajoute à l’article, écrit un texte alternatif à l’image (oui oui tout ça!).
• Parfois le client souhaite relire l’article avant publication. Dans ces cas-là il y a souvent plusieurs échanges mails avec des retouches de texte pour avoir l’article final (le fond n’est jamais modifié, il s’agit toujours de vérifier des détails de vocabulaire et de rectifier les petites erreurs type : il ne s’agit pas d’un parfum mais d’une eau de toilette / ce vin est élevé en cuve étanche et non en fût de bois)

◊◊◊ La publication de l’article : il ne suffit pas de cliquer sur “publier” ! Car la parution d’un article va de pair avec un relais sur les réseaux sociaux et le langage n’est pas le même sur Facebook, Instagram et Twitter, ni les horaires de publication ! Donc lorsque l’article est publié:

• Je relaye sur ma Page Facebook, généralement en début de journée, avec un texte spécial pour la communauté Facebook et un lien vers l’article
• Je relaye sur mon compte Instagram avec des stories (encore un texte différent, des photos, des GIF etc. et un lien swipe-up) et souvent un post avec une photo (différente de celle postée le jour du test) et une légende appropriée
•  Je relaye sur mon compte Twitter avec un texte court et le lien vers l’article

◊◊◊ L’interaction avec ma communauté : que ce soit ici ou sur mes réseaux sociaux, je reçois toutes sortes de commentaires et messages privés auxquels je réponds systématiquement (sauf cas exceptionnel car certains messages se perdent dans le lot). Cette partie-là prend énormément de temps car si certains messages n’exigent pas de réponses très étoffées, d’autres sont plus prenants. Vous êtes très nombreux à me demander des bons plans personnalisés type : “samedi je sors avec des amies, quel bar à vin pas trop cher nous conseilles-tu?” ou “dans ton article sur la Grèce tu parles de tel monument, sais-tu s’il est accessible avec une poussette?”. Je prends toujours le temps de vous apporter une réponse précise. J’adore vous aiguiller dans la recherche de bons plans mais cela demande beaucoup de temps et de disponibilité car je reçois ce type de messages tout le temps, jour et nuit, semaine et weekend.

◊◊◊ La facturation : dans le cas des collaborations rémunérées on termine donc par l’édition d’une facture. Je suis micro entrepreneure et je gère ma comptabilité toute seule. C’est donc moi qui me charge de la facturation mais aussi des relances car tous les clients ne payent pas rubis sur ongle et il est fréquent de devoir relancer les mauvais payeurs. A la fin de chaque mois je déclare mon chiffre d’affaires et paye mes charges (et oui comme toute entreprise).

J’ai vraiment décortiqué toutes les étapes de création de contenu pour vous montrer que bloguer avec passion et engagement ne se fait pas en un claquement de doigts ! C’est un métier à part entière et je suis fière de l’exercer. J’adore partager mes bons plans et échanger avec vous et je croise les doigts pour que notre aventure dure encore longtemps!

Alors aux 5 ans du blog, et aux 5 années à venir ! Puissent-elles être aussi surprenantes, savoureuses et enrichissantes que les 5 premières ! 

♥ Pour vous remercier de votre confiance et de votre fidélité je vous donne rendez-vous dès mardi 3 septembre sur mes réseaux sociaux pour 17 jours de concours avec des marques que j’affectionne particulièrement.